Personnels de l’éducation

Toutes

et tous

ensemble

contre

l’extreme

droite

L’extrême droite ne doit pas arriver au pouvoir !

L’extrême droite obtient presque 40% des suffrages exprimés aux élections européennes. Les prochaines élections législatives laissent craindre une arrivée au pouvoir imminente du Rassemblement national.

Nous rappelons solennellement notre opposition aux idées d’extrême droite : par nature, xénophobe et raciste, l’extrême droite est un danger pour l’École publique, pour nos élèves, nos collègues et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. L’extrême droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer, sauf pour rendre l’immigration responsable de tous les problèmes de l’école. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. Derrière une discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme.
En tant qu’organisations syndicales attachées au progrès social et à la démocratie nous portons haut et fort les principes républicains, les principes d’égalité, de liberté, de laïcité, de tolérance. A rebours de ce que porte l’extrême droite pour l’Ecole, nous rappelons notre attachement au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés. Nos revendications pour l’Ecole, ses personnels, ses élèves, pour la société ont une boussole : faire grandir et réussir tous les élèves ensemble, avec des personnels respectés et reconnus.

Nos organisations ont alerté à de nombreuses reprises le ministère de l’Éducation nationale sur le danger d’imposer certaines de ses réformes qui accentuent les fractures sociales dans le premier comme dans le second degré, réformes reprenant parfois à leur compte certaines mesures que prônent le RN. Nous avons dénoncé les nombreux passages en force de ce ministère sur bien des réformes, qui piétinent la démocratie sociale et nourrissent une forme de désarroi chez un nombre grandissant de nos collègues. Dans l’Éducation nationale comme ailleurs, cette pratique du pouvoir a nourri une grave crise démocratique.

Nous réaffirmons que c’est bien la solidarité, le renforcement des services publics qui nous permettront de lutter efficacement et faire un rempart contre toutes les idées de l’extrême droite. Dans ce moment de bascule pour notre démocratie, notre responsabilité est bien d’offrir des perspectives de progrès social à nos collègues, à la jeunesse et à la population tout entière, notamment en luttant contre les idées d’extrême droite et en mettant un coup d’arrêt à la politique menée par le président Macron et son gouvernement contre la jeunesse, contre les personnels, contre l’Ecole publique.

Contre l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, dans l’unité syndicale, les organisations FSU, UNSA Education, CFDT Education, Recherche, Formation publiques, CGT Educ’action et SUD Education appellent dès maintenant les personnels à se mobiliser massivement pour empêcher l’extrême droite de parvenir au gouvernement.

• Un enseignement organisé autour d’un objectif politique passéiste, et rétrograde : concourir « par tous moyens, chez ceux à qui il est destiné, à faire naître, développer et affermir les sen­timents patriotiques et la conscience de l’unité nationale » (proposition de Loi de M.Le Pen, février 2021)
• La mise sous surveillance des personnels et des pratiques pédagogiques : l’extrême-droite veut un « plan de contrôle des enseignements », qu’elle suspecte d’être « utilisés à des fins idéologiques » (Plan Le Pen pour les banlieues) « Nous chasserons des classes de nos enfants le pédagogisme, l’islamo gauchisme, et l’idéologie LGBT » (Discours de Zemmour, Villepinte, 5 décembre)
• Des programmes et des horaires réduisant la diversité des domaines d’étude et réorientés vers l’exaltation nationaliste : « réserver la moitié du temps d’enseignement au français » en primaire (programme de M.Le Pen, 2017), mise en place d’un « roman national » à visées identitaires au lieu d’un enseignement scientifique de l’Histoire (Programme du RN).
• Lecture révisionniste de l’histoire (« Pétain a sauvé des juifs français » pendant la guerre. E Zemmour (CNews 2019)

• Mesures antisociales, ciblant les populations défavorisées : fin de la gratuité des transports et de la cantine pour les familles pauvres, suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme
• L’école selon Zemmour « ne doit plus chercher à toute force à être la plus inclusive possible, mais au contraire rétablir le culte du mérite et de l’effort. » ( Discours de Villepinte, 5 décembre 2021)
• La suspicion systématique contre les élèves d’origine étrangère ou issus de l’immigration allant jusqu’à la suppression de certains enseignements comme l’arabe (programme du RN).
• La mise en place d’une politique scolaire venant de la théorie xénophobe du « grand remplacement » (programme Zemmour)
• Un renforcement des mesures de discriminations systématiques des familles étranger·es, et des expulsions de familles sans-papiers

• Le renoncement à la démocratisation scolaire au profit d’une école ayant vocation à stigmatiser les victimes des inégalités sociales
• La promotion du privé confessionnel, au détriment du service public :
« l’école privée a connu de grandes réussites (…) elle a constitué une alternative efficace au système public gangrené » ( Programme Zemmour)
• La promotion de la sélection au nom d’une « méritocratie » sans moyens qui favorise la symétrie des inégalités sociales et de la réussite scolaire, avec en particulier la fin du collège unique
• Les menaces sur le droit syndical et la démocratie sociale, sur la liberté d’expression des personnels

Contre ces projets, mobilisons-nous ! Dans l’unité syndicale, les organisations UNSA éducation, FSU, CGT Éduc’action, Sgen-CFDT, Sud éducation réaffirment leur opposition à l’extrême-droite et à ses idées, et appellent les personnels à débattre de ses effets sur leur lieu de travail, à travers des réunions syndicales communes, des prises de positions qui favoriseront l’engagement du plus grand nombre, la participation à une campagne de photographies (devant les établissements scolaires, avec des pancartes pour réaffirmer nos positions, et postées sur les réseaux sociaux).